Le Spectacle

Une femme apparaît à cheval, elle chante. On entend les sons bruts et frappés des sabots, le souffle régulier de la respiration du cheval. Le musicien lui répond. Il tape des pieds sur une planche en bois.

Les rythmes donnent vie au corps musclé de l’animal. La cavalière se révèle doucement sous le frottement et les touches de la contrebasse. Une intimité troublante se crée. Les personnages se rapprochent, deviennent complices, s’amusent, tourbillonnent, jouent.

Un trio naît, une danse animale et féminine voit le jour…

La musique

C’est une création musicale, aux influences classique, jazz et issues de musiques traditionelles. La musique s’accorde avec les différentes allures et mouvements du cheval. Le spectacle nous fait découvrir les sons variés et originaux de la contrebasse : des sons boisés, feutrés, rudes ou romantiques. Une création originale et inattendue.

La cavalière et le cheval

L’ecuyère et son compagnon, comme un couple de danseurs, suivent la musique et exécutent des airs d’école. Le cheval ondoie, chaloupe, vibre, zigzague, piaffe, galope, se cabre. Toujours en équilibre, il entend et réagit étonnamment à la musique. On apprend que l’art équestre est fondé sur une multitude de détails basés sur l’énergie et la posture. C’est un langage du corps, non verbal. Dans l’impulsion, le cheval perçoit les infimes indications de sa partenaire : un travail dans la confiance, l’équilibre et le respect mutuel.

Le spectacteur

Au bord de la piste, au plus près du cheval, le spectateur perçoit la force musculaire, il entend sa respiration et la frappe rythmique de ses pas. Assis sur l’herbe, en écoutant la musique, il découvre ce cheval, il est libre de se l’approprier pour un moment, il se sent proche de la nature.

Un Air de Galop

Ailleurs…… après l’orage,
Dans un cercle de verdure,

Une contrebasse s’empare de la nature.

Culte éphémère,
Pour une louange à la terre.

Une écuyère,
Au rythme de ses élans,
Chante la nativité,

Elle et son destrier de guerre,
Irradiés par le végétal,
Galopent à travers les accords.

Transe cavalière.

Les limbes lui font peur,
Elle croit aux anges
Qui hantent les blés,

Les rivières lui parlent,
Elle pointe le ciel
Garde les arbres,
Ecoute le vent…

Son cheval est un médium,
Un attrape-cœur,
Un conquérant.

A fouler le sol
Pour rassembler les secrets,
A perdre haleine,
Il danse, la crinière en désordre.

Lui, le contrebassiste
Charmeur des esprits de la terre,
Au matin, bénit le printemps
Au soir, invoque l’automne.

Une âme d’enfant
Gardien de sa propre révolte
Il ne craint pas la foudre.

Aux doigts parfois gelés,
A s’engourdir sur l’écorce froide,
A s’écorcher sur ses cordes d’acier.

Paré au combat,
Il capture les sons,
Transcende les rythmes,
Percute le bois,

Suite pour une contrebasse et un cheval,
Insolite fantaisie.

La musique dans le miroir d’un cheval,

Pour un galop qui délivre…

Sophie de Pas